About the Book
Dans une première plaidoirie, Cicéron avait fait paraître tous les témoins, en obligeant Hortensius de les interroger. Celui-ci fut déconcerté par celte attaque à laquelle il ne s'attendait pas. Verrès lui-même, effrayé, prit la fuite, et se condamna volontairement à l'exil. Cicéron se proposait, dans une seconde plaidoirie, de faire connaître toutes les rapines et les crimes du préteur; il voulut faire voir qu'il ne lui aurait jamais échappé quand même il n'eût pas prévenu, par l'exil, la sentence du tribunal. Ce premier discours roule sur la questure de Verrès, sa lieutenance et sa préture de Rome. Après un long exorde, où il flétrit l'audace de Verrès, qui ose reparaître en Sicile, Cicéron divise son discours en quatre parties, la questure de Verrès, sa préture de Rome, sa préture de Sicile. Ce discours comprend les trois premières parties. La préture de Sicile est l'objet du discours suivant. La questure est traitée assez brièvement. Verrès, nommé questeur du consul Carbon, part avec la caisse militaire pour aller rejoindre l'armée. Mais à la première occasion favorable, il abandonne son consul, et passe avec la caisse dans le parti de Sylla. L'orateur explique la cause de cette désertion. Il parle ensuite de la lieutenance, montre que Verrès a trahi Dolabella, comme il avait trahi Carbon; Dolabella dont il était le lieutenant, et qui l'avait choisi pour sou questeur après la mort de Malléolus. Après avoir exposé tous les vols et les rapines de Verrès pendant sa lieutenance, Cicéron raconte comment il a dé¬pouillé son pupille de l'héritage paternel, crime dont il a cherché ensuite à se disculper en accusant Dolabella. La fin du discours est consacrée à la préture de Rome. Cette dernière partie est divisée en deux; la manière de rendre la justice, et l'entretien des édifices publics. L'orateur rappelle tous les jugements odieux rendus par Verrés pendant sa magistrature, et termine en appelant sur l'accusé l'indignation des juges et du peuple romain.
About the Author: Cicéron (en latin Marcus Tullius Cicero), né le 3 janvier 106 av. J.-C. à Arpinum en Italie et assassiné le 7 décembre 43 av. J.-C. à Gaète, est un philosophe romain, homme d'État et un auteur latin. Citoyen romain issu de la bourgeoisie italienne, Cicéron n'appartient pas à la noblesse, ce qui en principe ne le destine pas à un rôle politique majeur. Contrairement à ses contemporains Pompée et Jules César, la carrière militaire ne l'intéresse pas, et après une solide formation à la rhétorique et au droit, il réussit grâce à ses talents d'avocat à se constituer suffisamment d'appuis pour parvenir en 63 av. J.-C. à la magistrature suprême, le consulat. Dans une République en crise menacée par les ambitieux, il déjoue la conjuration de Catilina par la seule énergie de ses discours, les Catilinaires. Ce succès qui fait sa fierté cause ensuite son exil en 58 av. J.-C., pour avoir exécuté des conjurés sans procès. Revenu à Rome en 57 av. J.-C., il ne joue plus de rôle important sur la scène politique, dominée par Pompée et César. Durant la guerre civile qui débute en 49 av. J.-C., il rallie Pompée avec hésitation, puis est forcé de s'accommoder du pouvoir de César, avant de s'allier à Octave contre Antoine. Sa franche opposition à Antoine lui coute la vie en 43 av. J.-C. Orateur remarquable, il publie une abondante production considérée comme un modèle de l'expression latine classique, et dont une grande partie nous est parvenue. Il consacre sa période d'inactivité politique à la rédaction d'ouvrages sur la rhétorique et à l'adaptation en latin des théories philosophiques grecques. En partie perdus pendant le Moyen Âge, ses ouvrages connaissent un regain d'intérêt durant la renaissance carolingienne puis la renaissance italienne et l'époque classique. En revanche, au XIXe siècle et dans la première moitie du XXe siècle, il n'est considéré que comme un simple compilateur des philosophes grecs et sa vie politique est diversement appréciée et commentée intellectuel égaré au milieu d'une foire d'empoigne, parvenu italien monté à Rome, opportuniste versatile, instrument passif de la monarchie larvée de Pompée puis de César selon Theodor Mommsen et Jérôme Carcopino[1]. Selon la vision plus positive de Pierre Grimal, il est l'intermédiaire précieux qui nous transmit une partie de la philosophie grecque.